La due diligence financière est menée par les équipes Transaction Services (TS).
Elle est centrale dans un process M&A car elle permet de produire des états financiers normatifs, c’est-à-dire débarrassés de tous les éléments exceptionnels ou spécifiques à l’actionnaire actuel.
Sans états normatifs, il serait impossible pour le vendeur et l’acheteur de s’accorder sur une valorisation juste, puisque l’Equity Value obtenue représente le prix de vente.
Retraitement de l’EBITDA
Pour appliquer des multiples EV/EBITDA, il faut utiliser un EBITDA normatif, c’est-à-dire l’EBITDA que la société générerait dans des conditions normales, sans décisions comptables ou dépenses propres à son détenteur actuel (management fees, loyer non-market, dépenses non-récurrentes, etc.).
L’objectif est de valoriser la performance intrinsèque de l’entreprise, et non celle artificiellement influencée par l’actionnaire vendeur.
Normalisation du BFR
Le Besoin en Fonds de Roulement varie fortement selon la saisonnalité de l’activité.
Si l’on prenait le BFR à un instant t, la valorisation dépendrait mécaniquement du moment de l’année, ce qui serait inéquitable :
- les vendeurs voudraient vendre lorsque le BFR est haut (donc moins de dette nette),
- et les acheteurs lorsqu’il est faible.
Le rôle du TS est donc de déterminer un BFR normatif, lissé sur plusieurs périodes, afin de neutraliser la saisonnalité.
Détermination de la dette nette retraitée
Le BFR normatif influe sur le niveau de trésorerie et donc sur la dette nette.
Le cabinet TS recalcule une dette nette retraitée, épurée des éléments exceptionnels (dette IFRS 16, dettes quasi-cachées, éléments non opérationnels).
Objectif final : obtenir une Equity Value juste
Une fois l’EBITDA normatif et la dette nette retraitée déterminés, on peut réaliser le bridge entre EV et EqV.
Ce bridge est essentiel car l’Equity Value représente le prix réellement payé au vendeur.
La due diligence financière garantit donc que vendeur et acheteur se mettent d’accord sur un prix équitable, fondé sur des indicateurs normalisés qui reflètent véritablement la performance durable de la société.
-> Si, au contraire, la dette nette ou le BFR sont inférieurs aux estimations, le prix peut être ajusté à la hausse → l’entreprise est livrée avec plus de trésorerie ou moins de dette que prévu, donc elle « vaut » davantage.
Cette méthode assure que le vendeur assume l’évolution du bilan entre le signing et le closing, car il en a encore le contrôle sur cette période. L’acheteur ne prend pas le risque de récupérer une société dont la situation financière se serait dégradée dans l’intervalle.